2014 Centenaire de la Grande Guerre
1914- 2014 : il n'y a plus de " poilus " vivants et de nombreuses générations sont maintenant des enfants de la paix : Les "baby boomers" d'après 1945 arrivent à l'âge de la retraite mais le souvenir de ces années terribles et le devoir de mémoire demeurent
En marge des commémorations nationales le Cercle d' Histoire de Servon a présenté :
- une exposition presentant les grandes lignes de la guerre, retraçant la vie du village pendant la guerre de 14-18 et les parcours des servonnais partis au front, avec une présentation d’objets sous vitrine et une mise en scène avec mannequins
- une animation le dimanche 28 Septembre : une belle journée qui a vu entre cimetière et site de la ferme de l’Orme :
-Une cérémonie au monument aux morts de Servon pour nous inscrire dans le cycle des commémorations et participer au devoir de mémoire, avec la participation d’un groupe de reconstituants historiques en pantalon garance de 1914 et fusil lebel, hommage vivant aux 14 servonnais dont les noms sont inscrits sur le monument ; une cérémonie au protocole classique conduite par le délégué militaire départemental : 5 porte-drapeaux , montée des couleurs, présentation des armes par les reconstituants, allocution du Maire, appel des morts et sonnerie, dépôt de gerbes, minute de silence et Marseillaise
-La présence d’un authentique taxi de la marne : un objet de musée à Servon, très apprécié
-Un repas dit « de tranchée » aux recettes inspirées des manuels de cuisine en campagne
-Un diaporama sur le Camp Retranché de Paris et l’ancienne Redoute de Servon
-Une « école du soldat : manœuvres et démonstrations par les reconstituants
-Un spectacle scénarisé et sonorisé « la tranchée des pulpes » : scènes représentatives de la vie des soldats par les reconstituants et des « allemands » servonnais bénévoles très convaincants- la tranchée était figurée par l’allée à murets, ancienne « fosse à pulpe » de la ferme d’où le nom du spectacle
2013 : au feu, aux armes !
1 - l'ancien corps de pompiers dans le village
pendant des siècles les habitants se chargèrent seuls de la lutte contre le feu ; le mot pompier vient des anciennes pompes à bras utilisées pour aspirer l’eau ; celui de sapeur vient du besoin d’abattre (saper) les bâtiments voisins pour sauver un quartier de la progression de l’incendie
Seaux et réserves d’eau ont longtemps été les seuls moyens de lutte ; les premiers tuyaux sont inventés en 1672 , la première pompe manuelle en 1725. Louis XV crée à Paris une compagnie de «gardes des pompes » puis en 1810 Napoléon crée un corps professionnel et militaire ; Dans les petites villes et les campagnes les compagnies sont bénévoles ; A Brie Comte Robert une compagnie est créée après 1815.
A Servon en 1834 on compte 19 seaux à incendie, mais ce n’est qu’en 1884 qu’un vrai corps de pompiers volontaires de 14 hommes est créé et équipé progressivement : habillement, lances et tuyaux, sirène d’alerte, pompe à bras puis motopompes successives ; on trouve trace des entrainements, banquets et gratifications reçues. une remise existe pour la pompe à incendie, visible sur les cartes postales anciennes. Deux grands incendies sur les fermes ont marqué la commune dans les années 1930, dont l’un dû à des enfants jouant avec des allumettes
Dans les années 1960, coûtant trop cher, le corps servonnais est dissous et la commune est rattachée au grand centre de secours de Brie Comte Robert : le SDIS ( Service Départemental d’Incendie et de Secours) de Seine et Marne
2- la garde nationale au village
c’est le nom d’une milice de « citoyens en armes » formée en 1789, à Paris puis dans chaque ville : recrutée parmi les contribuables censitaires, elle était chargée de maintenir l’ordre public et protéger les gens et les propriétés ; les bataillons équipés, habillées et armés étaient réunis par les autorités communales et départementales ;
Servon a eu un bataillon de Gardes Nationaux qui a laissé dans les archives des documents sur sa vie et ses activités à partir de 1834: nominations,ordres de marche, équipements,contrôle, gratifications.Les Gardes Nationales ont plusieurs fois participé à des « événements » historiques nationaux : en 1792 ( bataille de Valmy), 1848 ( 2e révolution), 1870 ( guerre franco prussienne) ; mais suite à la défaite française, la Garde Nationale de Paris a largement participé à l’insurrection de la " Commune de Paris", ce qui causa la dissolution de l'institution ; la République se réserve depuis le contrôle des forces armées
2008 : Mon école à Servon
La rente Mallier, crédit pour l’école :
à Servon dès le 16 e siècle, on s’occupe de l’instruction des enfants : en 1588, le seigneur de Servon Claude Mallier constitue une rente auprès des hospices de Paris pour que soit versée tous les ans une somme pour payer les gages d’un maître d école…et marier quelques filles « pauvres »
cette rente survivra à la révolution, et reprise par l’etat, subsistera jusqu’au 20 siècle, dans les annés 1980 elle disparait, ayant trop subi l’erosion monétaire
Les bâtiments scolaires de Servon
on retrouve dans les archives communales trace de cinq bâtiments scolaires, entre le début du 19 e siècle et l’école actuelle :
- une première maison louée en bas de la rue de la république vers 1830,( toujours habitée)
- une seconde achetée dans le chemin des limières coté centre ville, dans les années 1850,
- une troisième construite pour abriter la mairie et l’école dans les années 1875 – l’actuelle poste
- une quatrième en préfabriqué dans le quartier de la Porte Rouge dans les années 1960, à l’emplacement du lotissement rue jeanningros,
- enfin l’école actuelle de la Butte aux Bergers, construite à partir des années 1980
La vie scolaire ancienne
Les documents portent la trace des modes de vie de l’époque :nombre d’enfants, motifs d’absence, liés aux maladies infantiles mais aussi aux activités agricoles des parents, achats de fournitures, distribution des prix, nomination ou révocation des maîtres, péripéties diverses en temps de paix ou de guerre…
il y eut longtemps une classe unique, jusqu’à l’expansion démographique du 20 e siècle, et c’est seulement en 1980 que l’on vit à Servon le premier CP complet, càd sans double niveau
La vie scolaire récente
nombreuses photos de classe recueillies auprès des servonnais; photos ds travaux et grands projets qu'a vecu l'ecole : le bienctenaire de la revolution, le grand patchwork, les classes de decouverte, le jardinage et le bonhomme ratafleur, etc..
a
2005 ; La ligne de la Bastille
L’époque du chemin de fer triomphant
La ligne de chemin de fer de Paris-Bastille à Verneuil l’etang a été construite entre 1869 et 1892 ; le tronçon desservant Brie Comte Robert fut ouvert au trafic en 1875.
Ligne du dimanche, train des roses
A l'époque la plus faste, au début du 20 e siècle, la gare desservait le dimanche les bords de Marne et les plages et guinguettes de Nogent sur Marne de la chanson du « petit vin blanc » ; puis le « train des roses » permettait d’acheminer aux halles de Paris chaque jour près d’un million de ces fleurs produites dans la région de Brie, Grisy, Coubert, Servon ; les «trains ouvriers » ont facilité l’extension urbaine de la région. .. Mais la traction reste à vapeur, ce qui nuit à la vitesse à cause des côtes et limite l’allongement des trains
La décadence
Elle commence dans les années 1930,avec le prolongement du métro parisien et la concurrence du transport routier alors plus rapide.. les trains deviennent moins nombreux et des portions de lignes sont fermés ; pendant la guerre de 39-45 le trafic reprend mais la section de Brie est fermée pour de bon en 1953. En 1969 la partie Vincennes- Boissy est rétrocédée à la RATP, électrifiée et devient le RER- A .
l'ancienne gare de la Bastille la rotonde à locomotives de Nogent
L' atelier de maintenance de Nogent sur Marne et la rotonde à locomotives, bel élément de patrimoine industriel, sont détruits ; le site accueille un « pavillon Baltard » rescapé des halles de Paris.
La gare de la Bastille laisse place à l’Opéra Bastille en 1984. En Val de Marne les gares avaient un aspect de chalet champêtre, plus loin, comme à Servon, ce sont des constructions-type en pierre de taille, considérées comme de belle facture architecturale malgré leur sobriété
Mais où sont les gares d’antan ?
Les gares parisiennes de Bel air et Saint Mandé ont été démolies ; de Vincennes à Boissy elles ont été modernisées ou reconstruites pour le RER ; Limeil, Villecresnes et Servon (en 2009) ont été détruites ; Mandres et Yèbles- Guignes sont habitées ; Brie, Grisy et Coubert ont été transformées en locaux associatifs ; Verneuil l’Etang est toujours en service car située sur la ligne Paris Mulhouse. Entre les gares les emprises ont été construites, absorbées pour le TGV ou transformées en chemin de loisirs.. la mode est au transports en communs nous dit-on ! Cherchez la logique...
A noter que la gare se trouvait sur le territoire de Santeny, en 2014 deux immeubles avec vue directe sur la rn 19 y sont construits....
2003 : la poste
Jusqu’à la fin du 19 e siècle il n’y avait pas de bureau de poste propre à Servon et la distribution du courrier était assuré par le bureau de Brie Comte Robert .. la quantité de courrier était bien moins importante que de nos jours : il n’y avait pas de publicité et le village comptait moins de 300 habitants. Il y avait pourtant deux distributions par jour, selon les arrivées des trains de Paris en gare de Brie … et le facteur se déplaçait à pied.
La création « administrative » d’un bureau postal fut envisagé en 1892 et réalisée en 1898 ; la commune devait fournir un local et prenne en charge certaines dépenses ; il y eut plusieurs péripéties pour trouver et aménager, puis modifier ces locaux successifs, et plusieurs formules de mise en place : location, travaux de réhabilitation, projet de construction, achat …
le service postal vit aussi de multiples organisations et modifications : distributions, heures d’ouverture, services nouveaux…
La poste a déménagé deux fois pour arriver à son emplacement actuel, au rez-de-chaussée de l’ancienne mairie construite en 1875… l’ancien bâtiment, rue de la poste (où elle n’est plus) a disparu, remplacé par des logements
Le service du télégraphe est créé vers 1920… puis le téléphone vers 1935: d’abord une cabine publique, puis les lignes privées… On se rappellera l’ancien sigle traditionnel P T T ( Poste, Télégraphe, Téléphone )…avant la séparation d’avec les « Télécoms »
Si de nos jours les nouvelles constructions ont leurs « réseaux » souterrains, on ne pensait guère au patrimoine et paysage au début du siècle, et, comme l’installation de l’électricité, cette commodité eut son revers : l’enlaidissement des paysages avec les poteaux et fils aériens ; ceux-ci ont été retirés du centre village au début des années 1980 mais pas encore de tout Servon..
La Poste reste au cœur de notre vie quotidienne... mais menacée par l'automatisme et les horaires d'ouverture se réduisant ..
Exposition 2016 : " Allons à la fête"
les cultures : Les archives communales donnent des informations précises sur les statistiques agricoles. La superficie cultivée au 19 e et début du 20 e siècle : sur 740 hectares, 700 sont valorisés avec des rendements très variables d’une année sur l’autre :
les cultures et récoltes : la principale est le blé : des surfaces de 160 à 300 ha produisaient de 2280 hl à 4110 hl de grain ; cette grande amplitude illustre l’aléa de la production agricole autrefois. Les autres cultures étaient : le seigle, l’avoine, l’orge, la luzerne ( 100 ha) le sainfoin ( 25 ha) la vigne ( 5 ha), la pomme de terre, consommée sur place. La betterave apparait vers 1880, produisant environ 4000 tonnes, partagées entre la fourragère ( pour la nourriture des animaux ) et celle à sucre alimentant de nombreuses petites sucreries, dont la plus proche à Chevry Cossigny. Le colza apparaît tardivement, au 20e s ; Il faut compter à part les prés, vergers et potagers ainsi que l’horticulture de roses, activité spécifique
l’elevage : constitué surtout de bœufs et chevaux de labour, plus une grande bergerie de 300 moutons
2009 : L' Arc Boisé :
patrimoine et l'histoire dans les forêts autour de Servon
Le mot «Arc Boisé » désigne l’ensemble des forêts de la région : Bois Notre Dame de Lésigny à Pontault, Forêt de Grosbois à Boissy st Léger, Bois de la Grange entre Limeil et Yerres ; Ces zones naturelles sont imbriquées avec les espaces habités et propriétés de personnages historiques, et il s’y est passé bien des événements :
Les châteaux : du 13 e au 16 e S
Grosbois, datant du 12 e s, modifié au 16 e et 17 e S qui a appartenu au Maréchal Berthier sous Napoléon 1er est maintenant utilisé par un centre d’entraînement hippique pour trotteurs de course – le château meublé et décoré se visite le dimanche ( actuellement fermé pour travaux)
La Grange du Milieu construit au 14 e et modifié au 17e est dit "du Maréchal de Saxe", ce guerrier sous louis XV est l’auteur de la phrase « Messieurs les Anglais tirez les premiers" et à l’origine de l’expression «travailler pour le roi de Prusse» (càd en pure perte après la restitution sans contrepartie à la Prusse de territoires conquis ; aujourd’hui c’est un restaurant aux décors 18° S restaurés.
Lésigny, construit sous François 1er,puis possédé et embelli par Léonora Galigaï- Concini, Maréchale d’Ancre, favorite de la reine Marie de Médicis jusqu’à la disgrâce de 1617.. Louis XIII jeune y a séjourné plusieurs fois chez son ami le duc de Luynes, - ses tours ont été abattues à la Révolution comme «signes de féodalité » - actuellement lieu de réceptions et de tournages de cinéma
Les Marmousets à la Queue en Brie : du 16 e s et reconstruit au 19 par le général Hulin, surnommé "bouffe la balle" à cause d’une blessure à la mâchoire ; on y voit une belle « glacière » du 18 e s : espace efficacement aménagé pour y conserver le frais ; actuellement siège d'un parc de loisirs départemental: sentiers de découverte, espace de modélisme auto et aérien, et un point d’entrée des sentiers du Bois Notre Dame ;
Et notre Villemenon, existant depuis le 12 e s, possédé au 17 e par le seigneur François de Verthamon personnage haut en couleurs qui embellit l’église mais se querella fort avec le Comte de Lyonne, le curé de Servon et l’Archevêque de Paris – Louis XIII vint y déjeuner ; le château actuel date de 1840, propriété privée.
Les lieux religieux
A Yerres, une abbaye bénédictine de femmes fondée au 12 e S, réputée et prospère, qui eut de grandes possessions dans la région et dont il reste une partie de bâtiments malgré les démolitions révolutionnaires
A Santeny, une commanderie de Templiers, chevaliers moines-soldats revenus de terre sainte après les croisades. Philippe le Bel supprima l’ordre en 1312, confisqua ses richesses et fit brûler ses dignitaires, ( dont Jacques de Molay qui lança une malédiction sur les rois de France); les bâtiments de Santeny furent repris par les chevaliers de Malte jusqu’au 19 e S, puis démolis par Chauvelin marquis de Grosbois – comme le château de Brie Comte Robert; il ne reste plus rien.
A Lésigny, deux abbayes successives, Monthéty (disparue) et Hiverneaux, du 13 e au 18 e s. ; de fondation royale mais peu prospère, aux bâtiments transformés en ferme à la Révolution, puis en site hôtelier et terrains de golf vers 1990 ; des vestiges du 13 e s y ont été découverts ; la foire ancestrale qui y était attachée dans les bois depuis le 16e S, célèbre et très fréquentée, dura jusque vers 1950
Ancienne voiture échelle pretée par
la caserne de Pontault Combaut
La visite et demonstration d'une grande échelle actuelle
La minute nostalgie :
Ballade des gares du temps jadis variante du poème de François Villon, la ballade des dames du temps jadis,mis en musique par Georges Brassens
Que sont les gares devenues,
Servon, Limeil et la Bastille
Locos vapeur ont disparu
Il reste le pont de Joinville
Mais ou sont les gares d’antan ?
Pareillement où sont les plages
Ou le dimanche les gens sages
Se régalaient du p’tit vin blanc
A Champigny Varennes Nogent
Mais où sont les guinguettes d’antan ?
Dites moi, je ne vois plus
Ces jolies fleurs nées dans la Brie
Qui embaumaient jusqu’à Paris
Les halles aussi ont disparu
Mais ou sont les roses d’antan ?
Servonnais chaque semaine
En voiture tu es à la peine
Bloqué jusqu’à la Francilienne,
Oh dis moi, ligne souveraine
Mais où sont nos chers trains d’antan?
Marie Grenier – 2009
Lésigny: la ferme des hyverneaux : vue avant travaux de l'ancienne entrée de la salle du chapitre, patiellement enterrée- maintenant entrée de l hotel
Les traces laissées par l histoire
le site de Servon montre des traces d' habitation depuis le premier siècle de nore ère, puis au moyen âge, puis à partir du 16 siècle ; les documents écrits, rares au 12 e siècle, deviennent un peu plus nombreux à partir du 17 eme siècle ; mais les archives communales les plus anciennes ne datent que du début du 19 eme siècle
on peut partager l'histoire du village en quatre grandes périodes :
l'antiquité, avec la villa gallo-romaine
le haut moyen âge, avec la construction de l'église
l'ancien régime, avec les châteaux et le centre village
les temps modernes, du 19 e siècle à nos jours
A sud de la RN 19, au lieu-dit « l’Arpent Ferret », se trouve un site archéologique découvert en 1992 lors de la construction de la voie du TGV
Ce site comprenait :
Les restes d’une villa gallo-romaine du 1er siècle pourvue de thermes privés.
Des objets rares : une écuelle de poterie gravée du nom Ruf, des objets de bois et cuir du 3ème siècle, exceptionnellement bien conservés.
Des structures artisanales du 6ème siècle.
ci dessus : reconstitution du bâtiment principal
Des parties non explorées s’étendent sous les champs cultivés au delà de l’emprise du TGV.
La villa proprement dite
Une « villa »est le centre d’un grand domaine rural. Elle était composée de plusieurs batiments en pierre, couverts de tuiles, dont seules subsistent les tranchées de fondation; les matériaux sont connus car retrouvés dans le comblement des puits.
Le bâtiment principal de 16 m sur 33 comportait plusieurs pièces bordées par une galerie en façade avec piliers, avec deux caves et des thermes;
L’ensemble thermal : intégré au bâtiment, il, avait trois petites pièces dont un « caldarium » ou bain chaud, construit sur hypocauste et chauffé par circulation d’air chaud.
Les autres structures
On a retrouvé la trace de bâtiments sur poteaux datant des 6ème et 8ème S, construits en matériaux légers sur armature de poteaux de bois dont il reste les traces régulières de couleur différente dans le sol ; il y a des restes de forge, de greniers à blé surélevés et de bâtiments destinés au tissage.
Des objets représentatifs
Des poteries de plusieurs époques, dont une écuelle noire gravée du nom RUF ( de telles identifications sont rares)
des objets de bois très bien conservés en milieu humide: seau, rabot, poulie...
une sandale en cuir datée du 3 e siècle, objet rare
des objets métalliques : faucille, epée dite " scramassaxe"
Pour en savoir plus sur l'archéologie et la decouverte( page en construction )
Le village se trouve à mi-coteau au dessus de la rivière le Réveillon, en forme de « village- rue » le long de l’église, entouré des fiefs principaux et des anciennes fermes ; l’urbanisation du 20 e siècle lui fait une couronne périphérique.
On ne sait pas quand se développa l’habitat à cet endroit, en association ou concurrence avec l’
Arpent Ferret ; mais le culte de Ste Colombe (patronne de l’église) s’est développé en France vers le 6 e siècle. Le vocable de saint Louis roi de France ( mort en 1270) sera ajouté plus tard .
L’église saint Louis et sainte Colombe
Située sur un étroit éperon de terre soutenu par un mur, au-dessus d’une source, probable lieu de culte druidique, l’église est dédiée à Ste Colombe de Sens et à Saint Louis. Elle surplombe le lavoir. Le chœur en pierre de style gothique date du début du 13 e siècle, embellissant un bâtiment antérieur, malgré une pierre dédicatoire tardive portant la date de 1394
Sur le mur de " chevet" trois fenêtres basses murées sont cachées par une sacristie sur poteaux de bois ajoutée au 17e S ; au dessus, cinq fenêtres accolées puis une rosace (inspirée de la cathédrale de Laon et du croisillon ouest de Chartres) qui ne se voit plus de l’intérieur depuis l’abaissement du toit et la disparition des voûtes ; un « triforium » a été dégagé et restauré à l’intérieur en 1984. Le clocher conserve la plus petite de quatre cloches : Colombe, 900 Kg, datant de 1635.
L’église fut inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1939
Les châteaux
le château seigneurial
Proche de l’église et autrefois reliée à elle par un corps de bâtiment le château actuel fut modifié et reduit vers 1810. Il conserve un pigeonnier rond du 16 e S.
Le premier seigneur connu, Paganus, est cité en archives vers 1142, comme un premier curé vers 1269, desservant une église et une paroisse déjà existantes.
Au 16 e siècle la jeune Anne Boleyn, future seconde épouse du roi d’Angleterre Henri VIII aurait vécu à Servon chez sa tante Marguerite de Hébert, femme du seigneur Jacques du Moulin.
En 1588 le seigneur Claude Mallier constitua la première rente pour financer une école, l’une des plus anciennes de toute la région.
Sous Louis XIV, le seigneur Henry de Lyonne fut fait comte et chevalier de l’ordre de Saint Louis ; la famille posséda le château pendant deux siècles
Le château de Villemenon
Situé à l'exterieur du village sur la route de Lésigny, il fut un fief rival déjà présent au 14 e siècle et changea de nombreuses fois de propriétaire. Au 17 e S François de Verthamon se querella avec Henri de Lyonne mais perdit le dernier procès. Le château actuel a été construit dans le style Renaissance vers 1840.:
Pour en savoir plus : la querelle de 1666 visible sur les pierres tombales (page en construction
D’autres petits fiefs
ils ont laissé des noms de lieux-dits ou de rues: Reddemont, Berthemont, Bonbon, l’Orme, la Dame Blanche ( interprétée comme Jeanne d’Evreux, dame de Brie Comte Robert, reine de France portant le deuil en blanc)
La tombe et la maison du général Jeanningros
la maison de Reddemont appartint un temps au general Jeanningros, oublié de nos jours . Né en 1816 à Besançon, fils de militaire, engagé à 18ans , il «sortit du rang » pour finir général ; il fut longtemps zouave puis légionnaire et participa à toutes les guerres françaises du 19 e siècle (Algérie, Crimée, Italie, Mexique, 1870). Après 51 ans de services il se retira à Servon et y est enterré. Il participa au mouvement des « Bataillons Scolaires ». Il reste vénéré par la Légion car au Mexique, ce fut lui qui donna l’ordre de marche qui conduisit une compagnie au fait d’armes de Camerone. Des cérémonies se déroulent parfois sur sa tombe. Une plaque commémorative se trouve sur la maison.
" la " lucarne"
Au centre du village (actuelle place de la poste), sur un toit cette lucarne dont la forme arrondie est dite «à la guitarde» est un «chef d’œuvre» de compagnon comportant dans ses décors les symboles des compagnons bâtisseurs et une croix interprétée comme la Légion d ’Honneur.
La vie villageoise
Un village longtemps agricole
Sur 740 hectares, 700 étaient cultivés, par une polulation de 300 habitants; selon les états de statistiques agricoles du 19 e S : les cultures principales etaient le blé, seigle, luzerne, pomme de terre, vergers et jardins ; un peu de raisin et la betterave au 20 e S ; côté cheptel il y avait de nombreux moutons, et boeufs de labour autant que de laiterie
On comptait une dizaine de fermes, dont les deux grandes : l'Orme, devenue mairie, et Bombon plus connue sous le nom de Charpentier, son dernier propriétaire
les traditions : la " fête des cocus"
La fête patronale, autrefois le 25 août, était suivie le lendemain par une étonnante et burlesque « Fête des Cocus », héritière d’une lointaine fête moyenâgeuse dite « fête des valets » : le Roi et la Reine des Cocus (de jeunes mariés) se promenaient vêtus et coiffés de jaune et recevaient brioches et cadeaux. Célèbre dans toute la région et jusqu’à Paris, la fête disparut dans les années 1960
La culture des roses
Servon fut longtemps comme toute la Brie un territoire de la culture de roses, développée au 19 e siècle à Grisy par M. Cochet jardinier du comte de Bougainville; elles étaient livrées à Paris par le « train des roses » sur la ligne de Paris Bastille à Verneuil l’Etang
Le chemin de fer
La ligne de la Bastille, partant de la gare parisienne située place de la Bastille, ( remplacée de nos jours par l’Opera bastille) desservait le bois de Vincennes et Nogent sur Marne et ses célèbres " guingettes" , puis fut prolongée jusqu’à Brie Comte Robert et Verneuil l’Etang . plus tard elle fut progressivement fermée ; elle était appelée la " ligne du dimanche" et aussi le " train des roses", amenant à Paris des milliers de roses cultivées dans la region.
La gare de Santeny- Servon fut ouverte au trafic voyageurs de 1873 à 1953, aux marchandises jusque 1985. la partie s'arretant à Boissy saint Léger est devenue la ligne A du RER . De nos jours la gare, située sur la commune de Santeny, a été detruite, comme celle de Villecresnes.
La gare servit au tournage d’une scène de «La Grande Vadrouille » : lorsque l’aviateur anglais est arrêté durant son voyage en train, il descend à la gare de Servon rebaptisée Vougeot
L'étymologie est incertaine
L’étymologie n’étant pas une science exacte, certains voient en Servon un nom d’origine celtique à signification géographique : la « source sur le coteau » (où a été bâtie l’église,sur l’emplacement présumé d’un culte gaulois des sources). D’autres une interprétation, latinisée et retraduite, fait de cervi-dunum une « colline du cerf ».
Il y a en France 3 autres villages du même nom
Servon ( 35) près de Rennes
Servon (50) près du Mont Saint Michel
Servon-Melzicourt ( 51 ) entre Reims et Verdun
plus un Cervon près de Château Chinon
La commune a repris les armes de la famille de Lyonne, ancienne titulaire du Comté de Servon créé par Louis XIV
Elles se composent de trois bandes horizontales bleu et or, et des têtes de lionnes or (sans crinière )
En termes héraldiques : d’azur à la fasce d’or, accompagné de trois têtes de lionnes du même
Le blason est surmonté de la couronne de ville.
proche de Servon :
Brie comte Robert, ville de Robert de Dreux et de Jeanne d'Evreux , reine de France
Robert 1er, comte de Dreux, frère du roi de france Louis VII, vécut au 12e siècle, il fonda la ville et en fut le premier seigneur
Jeanne d'Evreux, qui vecut au 14 siècle, etait la petite fille de Philippe III et l'épouse du roi de France Charles IV le bel; veuve elle se retira à Brie Comte Robert; reine, elle portait le deuil en blanc:la " dame blanche" .
le cours d'eau local : le Réveillon
le " rû" du Réveillon prend sa source dans les bois de Gretz-Armainvilliers et après 24 kms se jette dans la rivière l' Yerres, qui se jette elle même dans la Seine ; il recoit comme affluent principal le rû de la Ménagerie.A Servon le long de ses boucles des étangs artificiels ont été créés en 1992 offrant promenade et pêche
ci dessous ; peinture de M Plantard